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La Camargue aux Camarguais
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La Camargue aux Camarguais
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La Camargue aux Camarguais
28 août 2011

LA COUPO SANTO…

Alors que tu viens de te gaver comme un chancre pendant tout le repas, que les arômes subtils du pastaga, de la Cartagène et du petit vin des costières te font tourner la tête, le moment du recueillement patriotique est arrivé !

Son importance dans nos fiestas est indiscutable, elle est le symbole le plus émouvant et le plus fort de notre tradition locale, c’est « la Cansoun de la Coupo ».Un chant pour la gloire du pays, qui fait référence à des évènements historiques, bel hommage aux volontaires tués au combat pour défendre la culture de notre païs .

 Pas un seul rassemblement ne se termine sans  ce chant solennel, véritable hymne de la nation Camarguaise fredonnée par toute l’assemblée, en témoignage d’amitié.

« Coupo Santo, E Versanto

Vuejo à plen bord,

Vuejo abord lis estrambord

E l’enavans di fort ! »

 

Là, t’as les trippes qui se renversent, les yeux embués de larmettes, et tu chantes à gorge déployée, fier comme Artaban ! Les voix de l’émotion, un relief spécifique, c’est l’estrambord  pour tout le monde. Boudiou ! Tu te sens exalté, le cœur battant, encore plus enivré (même si tu l’es de fait, en bon ibrougnasse !), tu es en communion avec la salle …

Au septième couplet, on se lève pour honorer les invités, la coupe portée solennellement vers le ciel, les Camarguais s’enflamment…

Ah, Frédéric Mistral quand tu nous tiens !

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Commentaires
A
C'est vrai que le chant de la Coupo est un chant de Fraternité. La Coupo Santo comme l'a baptisée Frédéric Mistral, a été créée par le statuaire provençal Louis Guillaume Fulconis, dont un arrière petit fils a été ami de Folco de Baroncelli…<br /> <br /> voir le site: www.fulconis.com<br /> <br /> Cordialement à tous<br /> <br /> André Pierre Fulconis
G
Ca me prend là au coeur de te lire, collègue, on sent l'amoureux de la terre et de la tradicioun. La voilà, la "Cansoun gardiano", une composition de Jousè d'Arbaud, un grand manadier, un grand poète. Ca se chante sur l'air du "Temps des Cerises", et il n'y en a pas un de la Nacioun qui reste de bois en l'entendant (c'est même comme ça qu'on reconnaît les espions nordiques infiltrés, vouèï!). Je veux bien tout ce qu’on veut…mais je ne poutoune que les gardianeto (et encore, quand ma femme n'est pas dans le secteur). Alors on se serre virilement les cinq sardines, à la camarguaise. Coume di gardian.<br /> <br /> Si ça t’intéresse, je t’enverrai le lien vers les « Trésors de littérature provençale ». Rien que pour "Lou cant palustre", ça vaut le détour.<br /> <br /> Mis amistas<br /> <br /> Voilà la biographie de l'auteur :<br /> Joseph d'Arbaud naît dans la propriété familiale à Meyrargues, dans une famille aisée. Il est le fils de Philippe d'Arbaud et de Marie-Louise Valère-Martin. Élevé dans l'amour de la langue provençale et de l'Histoire, il voue un profond respect à Frédéric Mistral, le chantre de la littérature provençale. Marie d'Arbaud, sa mère, est l'auteur d'un recueil de poèmes en provençal publié sous le nom de Li Amouro de ribas (« Les Mûres des talus »).<br /> <br /> À l'âge de 10 ans, il part étudier chez les jésuites à Avignon, puis fait des études de droit à Aix-en-Provence. Après quelques années mondaines parmi les jeunes écrivains aixois, dont Joachim Gasquet, il part en Camargue et devint manadier, à l'image de son cousin éloigné Folco de Baroncelli-Javon, quelques années plus tôt. Pour Jacques Blais (1984), ce faisant, d'Arbaud répond « au besoin d'éprouver pour son compte le sentiment de grandeur que dégagent ces régions austères ».<br /> <br /> Il a pour égérie Marguerite de Baroncelli-Javon (sœur du célèbre manadier, écrivain et fervent défenseur de l'âme provençale Folco de Baroncelli-Javon et du cinéaste Jacques de Baroncelli) qui fut reine du Félibrige de 1906 à 1913 sous le capoulié (la présidence) de Mistral. Elle épousa en 1914 le peintre post-impressionniste Georges Dufrénoy.<br /> <br /> En 1918, il devint majoral du Félibrige et dirigea la revue Le Feu.<br /> Il meurt à Aix-en-Provence en 1950.<br /> <br /> La cansoun Gardiano<br /> A Jan Grand,<br /> Capitàni de la Nacioun Gardiano.<br /> 1<br /> Quand lou souleias rabino la plano,<br /> Que sus lis estang danson li belu<br /> A ras dis engano,<br /> Urous quau, bloucant sa sello gardiano,<br /> S’en vai libre e soul sout lou grand cèu blu;<br /> Quand lou souleias rabino la plano,<br /> Urous quau s’envai sout lou grand cèu blu.<br /> 2<br /> Mai quouro, à l’errour, lou larg se rouviho,<br /> Que sus mar lou jour se vèi davala<br /> Darrié la mountiho,<br /> Quand vers la palun la mounturo endiho,<br /> Urous quau, gardian, vai s’encabana;<br /> Mai quouro, à l’errour, lou larg se rouviho,<br /> Urous quau, gardian, vai s’encabana.<br /> 3<br /> Aro qu’an tourna li tèms d’abrivado,<br /> Buten nòsti biòu sus li calada,<br /> En revoulunado;<br /> Au noum dóu pais e de la manado,<br /> Mantenen, gardian, noste vièi coumbat;<br /> Aro qu’an tourna li tèms d’abrivado,<br /> Mantenen, gardian, noste vièi coumbat.<br /> 4<br /> Coumpagnoun, d’aut, d’aut, e parte à grand erre,<br /> Entaiolo-te, sello toun chivau,<br /> Que te vènon querre;<br /> Plego toun seden, aganto toun ferre,<br /> Pèr la tradicicioun fau douna l’assaut;<br /> Coumpagnoun, d’aut, d’aut, e parte à grand erre,<br /> Pèr la tradicioun fau douna l’assaut.<br /> 5<br /> Mi fraire gardian, sian qu’uno pougnado,<br /> Mai sauvan la terro e l’us naciounau<br /> De la mau-parado;<br /> E belèu qu’un jour, la Raço aubourado,<br /> Boumbira, deliéuro, à noste signau;<br /> Mi fraire gardian, sian qu’uno pougnado,<br /> Mai sauven la terro e faguen signau!
B
Merci Gardian,<br /> <br /> Grace à toi j'ai découvert cette cansoun gardiano, et j'en ai eu la larme à l'oeil...<br /> <br /> Mais je pense ne pas avoir la même version, j'ai trouvé celle là :<br /> <br /> Quand lou souleias rabino la plano<br /> Que sus lis estang danson le belu<br /> A ras dis engano<br /> Urous quau bloucant sa sello gardiano<br /> S’en vai libre e soul sout lou grand cèu blu<br /> <br /> Aro qu’an tourna li tèms d’abribado<br /> Buten nòsti biòu sus li caladat<br /> En revoulunado<br /> Au noum dòu païs e de la manado<br /> Mantenen gardian noste vièi coumbat<br /> <br /> Mi fraire gardian sian qu’uno pugnado<br /> Mai sauvan la terro e l’us naciounau<br /> De la mau-parado<br /> E belèu qu’un jour la raço aubourado<br /> Boumbira delièuro a noste signau...<br /> <br /> Et tu vois collègue y m'en manque un bout !<br /> <br /> Si tu pouvais nous faire partager ce poême de 1920, je te ferais oun poutounas !<br /> <br /> Mais il mérite mieux qu'un commentaire, alors envoie nous un petit écrit sur le sujet et nous le publierons sur le blog, enfin si tu le souhaites bien sur.<br /> <br /> (camarguocamarguais@gmail.com)<br /> <br /> Merci de nous lire<br /> <br /> Brutus.
G
Collègue, tu as dit tout ce qu'il fallait dire et comme il fallait le dire. Bravo ! C'est exactement ça. Et en plus, l'émotion, elle te transforme subitement un ténor en baryton et un baryton en basse, parce qu'elle t'estrangouline la gorge. Là où j'ai rejoint ma femme en Belgique, ils sont jumelés avec Arles depuis 1967. 40 ans de joyeuses réunions et agapes, qu'on leur répète à chaque fois que la "Coupo Santo", c'est un HYMNE et qu'un hymne, on ne l'applaudit pas comme une ritournelle de balèti. 40 ans qu'on perd son temps ! Enfin c'est elle qui me l'a dit, moi je ne suis là que depuis deux ans, depuis notre mariage. Quand elle me la joue au piano, j'ai la gorge tellement serrée qu'il faudrait me filer la mauresque par perfusion.<br /> <br /> Mais...Et noste Cancioun Gardiano, tu l'oublies, dis, parpagnat di canèu ? (c'est dit amicalement, comme on dit couillon chez nous, c'est plein de nuances). "Quand lou soulèias rabino la plano..." Quand elle me la chante, toujours avec le piano, je m'esbigne à chaque fois parce que j'ai une poussière dans l'oeil et je ne voudrais pas qu'elle pense que c'est parce qu'elle dépoussière mal. Et elle, pendant qu'on était séparés (20 ans ! parce que sa famille n'a pas voulu de moi), elle m'a dit qu'à chaque fois qu'elle était seule et qu'elle la chantait, elle n'arrivait jamais à aller plus loin que le troisième couplet. Au quatrième, "...Entaillolo-te, sello toun chivau...plego toun seden, aganto toun ferre", elle me revoyait en pensée et elle ouvrait "la vanne des roubines". Maintenant, elle la chante d'une traite. Heureusement, parce qu'elle est du tempérament à faire déborder le Rhône et touti lis estang de Camargo.<br /> <br /> Frédéric Mistral....Je viens presque de me prendre le coup de sang, je montre des photos d'avant, à une voisine. Elle me dit "Vous n'étiez pas très souriants..." Non, on ne l'était pas, c'était le 1er mai, à la Festo Gardiano, pendant l'hommage à Frédéric Mistral, donc on était sérieux. Je le lui dis et cette ce-que-je-pense-mais-que-je-ferais-mieux-de-ne-pas-le-dire, elle me répond "C'est qui, Frédéric Mistral ?" J'ai regardé vers le haut du mur, juste au-dessus du bahut. Ma femme a suivi mon regard et elle m'a dit "N'y pensez même pas...Et puis il est trop haut." Malheureusement...Le trident qu'on a suspendu là pour faire joli. <br /> <br /> Amistas, moun boun.
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